LE DRESNAY, HAUT LIEU DE LA DEPORTATION
Le hameau du Dresnay, en Loguivy-Plougras, est reconnu comme
étant un des
Hauts-Lieux de la Déportation dans le département des
Côtes-d’Armor.
Il doit son histoire à ce dimanche 21 mai 1944, jour de la
Fête des Mères, que l’occupation allemande avait choisi pour éliminer de ce
quartier paisible 13 hommes jeunes et valides soupçonnés d’apporter leur aide à
la Résistance.
L’opération avait été si minutieusement préparée qu’il ne
fait pas de doute qu’elle était la conséquence d’une dénonciation.
Plusieurs habitants du hameau, alors adolescents, se
souviennent parfaitement de cette tragique journée et le cœur encore meurtri,
racontent : « vers 5 heures du matin le hameau est réveillé par un bruit
assourdissant de motos et de camions. Il ne faisait aucun doute qu’une
opération d’envergure était engagée sur le quartier ou sur le point de l’être.
En effet, déjà l’occupation allemande avait créé un large périmètre autour du
hameau excluant toute possibilité d’en sortir, mais permettant toutefois d’y
accéder.
Immédiatement un contrôle systématique d’identité est mis en
place. Les habitations sont minutieusement fouillées et les hommes conduits,
sous bonne garde, dans la cour de l’école, pour y être interrogés par des
officiers allemands et la milice.
A l’issue des interrogatoires, 13 hommes sont retenus par
l’occupant et placés sous bonne escorte dans un car prévu à cet effet et
positionné à l’écart des familles. Durant ce temps, ordre est donné aux
habitants du hameau de pourvoir au déjeuner des occupants. Ce qui fût réalisé
en abattant les volailles et en épluchant, à la hâte, des pommes de terre.
En tout début d’après-midi, le car a pris la direction de
Guingamp. Par la suite les prisonniers furent transférés à Rennes, Compiègne et
enfin vers le camp de Neuengamme en Allemagne, d’où ils ne reviendront plus.
Sur les 13 hommes arrêtés, seul l’un d’entre eux sera
rapidement libéré et pourra regagner son foyer pour y décéder peu de temps
après. Il n’aura pas survécu aux maltraitances subies lors de son arrestation.
»
En 1949 un Monument a été érigé près de la chapelle du
Dresnay à la mémoire de ces déportés du Camp de Neuengamme. Chaque année une
cérémonie très suivie par la population de Loguivy-Plougras et des alentours et
par de nombreuses associations a lieu dans ce Village
Martyr du Dresnay.
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